L’organisation du travail est souvent remise en cause. Elle a été poussée à l’extrême avec le taylorisme imposé aux ouvriers au début de l’industrialisation. Le taylorisme a été par la suite dénoncé par tous les sociologues de l’époque. Qu’en est-il du lean management qui prône les mêmes valeurs, l’augmentation de la productivité et la chasse aux actions superflues ? La différence serait le traitement du salarié, mis au cœur de ce dispositif.
Le lean management : qu’est-ce que c’est ?
Le mot « lean » signifie moindre. En effet, le lean management se concentre sur la réduction des pertes générées au sein de l’organisation. Il permet de traquer les gaspillages, c’est-à-dire d’éliminer les actions qui ne créent pas de valeur ajoutée. Le lean management lutterait contre la délocalisation en améliorant l’organisation du travail avec 4 objectifs :
- La réduction de la durée des cycles de production
- La diminution des stocks
- L’augmentation de la production
- L’optimisation de la qualité
Il repose sur le facteur humain et place le personnel au cœur du processus. Il fait de lui un expert de son domaine dans le but de supprimer les vérifications et autres processus qui font perdre du temps de production. En valorisant le personnel, on le motive à être plus efficace et à améliorer ses résultats. Cette vidéo vous explique l’évolution des organisations vers le lean management :
Comment l’appliquer ?
Concrètement, le lean management porte sur l’analyse des flux logistiques afin d’optimiser au maximum la production pour obtenir un rendement plus compétitif. On lutte donc contre plusieurs formes de gaspillage :
- La surproduction : on adapte au mieux la production aux demandes des clients
- Les délais d’attente dus à une organisation du travail hétérogène
- Les activités de manutention et de transport réduites au strict nécessaire
- Les stocks excessifs et inutiles
- Les mouvements superflus
- Les défauts de fabrication
Le lean management s’applique généralement aux processus documentaires, administratifs et électroniques. C’est une production à flux tendu qui gère les ressources de production pour réduire le temps de production et la charge de travail selon les besoins réels de l’organisation. C’est une gestion du travail sous forme de projet à moyen terme pour faire évoluer les compétences, la formation, la valorisation de l’individu et l’organisation du travail collaboratif.
Le personnel est la base du succès de ce management dont la philosophie humaine est importante. En effet, on positionne l’ouvrier comme un élément primordial en le faisant participer aux processus décisionnels à la manière du management de proximité. Il bénéficie d’une formation spécifique au maniement efficace des outils. Enfin on encourage l’amélioration continue des processus.
Dans la pratique
Tiré du modèle de production japonais de l’entreprise Toyota de la fin des années 1980, cette gestion du travail a des similitudes avec le travail à la chaine pur et simple. Ainsi dans son application, la suppression des gestes inutiles s’apparente au taylorisme. On dénonce la suppression des déplacements jugés superflus par l’organisation mais qui offrent au salarié un moment de répit comme en témoigne l’article de l’Express « Ce qu’il faut savoir sur le lean management ».
On note le retour des gestes millimétrés et de la sous-qualification des ouvriers. Ils sont déguisés en « expertise » spécifique à un maillon de la production à l’instar des ouvriers spécialisés de l’ère industrielle. Dans Les Echos, on parle même d’un « danger pour les salariés ». Pourtant, le lean management continue de se développer et arrive même dans le secteur informatique d’après le Journal du Net. Loin d’être révolutionnaire, il semblerait que ce management ne soit qu’une version rajeunie du bon vieux travail à la chaine. A chacun d’adapter sa méthode de travail aux besoins de ses clients sans pour autant en oublier le bien-être des salariés.