Existe-t-il une façon plus juste qu’une autre d’écrire un roman ?

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D’aucuns vous diront qu’il n’y a pas de bonne ou de mauvaise manière d’écrire un roman. On écrit comme on l’entend. On écrit pour plaire au plus grand nombre… ou pour mettre sa peau sur la table… ou pour faire rire ses amis. Question de goûts. Question d’ambitions. Et puis, écrire, c’est quoi au juste ? On pourrait parler de technique.

On pourrait parler de style. On pourrait parler d’objectif et on pourrait parler de source. Parlons plutôt des questions saines que l’on se pose – que l’on doit se poser – avant que la plume ne vienne percuter la feuille. Et alors seulement, après, éventuellement, nous pourrons parler architecture, personnages, dialogues. Cela vous convient ?

Il faut dépecer le canard roman avant de le cuire l’écrire

Alors dépeçons ! Dégageons les importances. Retenons que certaines choses s’apprennent. Et que d’autres choses ne s’apprennent pas. Sans oublier que, dans tous les cas, écrire un roman, c’est apprendre.

Les choses qui s’apprennent

Les techniques d’écriture s’apprennent. Vous les injecterez directement dans le texte. Elles seront appliquées sous le contrôle rigoureux de votre plume. En fait, la technique, c’est la rigueur, et vice-versa. Dans votre roman, vous allez faire transparaître :

  • Des idées, des évènements et des dialogues. Ce sont les choses que le lecteur reconnaîtra au premier coup d’œil. Il promènera son regard sur une page au hasard et sera capable de dire : « tiens, voilà une idée », « tiens, voilà un dialogue », ou « ah, ça c’est un évènement, on est sur de l’action concrète, là, par ma barbe ».
  • La seconde chose que vous ferez transparaître au moment d’écrire un roman est invisible à l’œil nu. C’est la cohérence globale de l’histoire. C’est la structure (cliquez, cliquez !). C’est l’arc narratif. C’est la répercussion d’un évènement antérieur sur une situation ultérieure. C’est la présence d’une ambiance en filigrane. C’est un jeu de contextes, d’humeurs, de rêves et de réalités.

écrire un roman pattes de mouches

Les phrases s’apprennent. Attention, il ne faut pas entendre ça comme « apprendre à structure une phrase en français niveau CM2 ». Il s’agit plutôt de faire la différence entre une phrase riche de détails et une phrase concise. Savoir reconnaître le patrimoine génétique d’une phrase, c’est se donner les moyens de jouer sur leur position dans le texte. Une phrase longue. Puis une phrase courte. Rupture. On était dans la réflexion. On est dans l’action.

Créer un effet d’accumulation avec des synonymes et des virgules, beaucoup de virgules. Par exemple : « Les vagues frappent cognent, ruent, rugissent, détruisent, démolissent, anéantissent la coque de bois pourri ». Pour plus de conseils, cliquez ici.

Les choses qui ne s’apprennent pas

La motivation et l’imagination, ça ne s’apprend pas. La motivation, il est important de l’avoir à tout moment, car écrire un roman est une chose désespérante. L’imagination, il faut l’avoir pour que l’histoire ne ressemble pas à toutes les histoires. Mais si vous manquez de motivation, ou si vous manquez d’imagination, alors vous risquez d’avoir toutes les peines du monde à écrire un roman qui tienne la route.

Architecture, personnages, dialogues

Vous n’y couperez pas. Ces trois points sont les clés de voûte du roman.

L’architecture, ou schéma narratif

La caractéristique d’une histoire, c’est qu’elle a un sens. Un début et une fin. C’est ce qui fait la différence entre écrire un roman et écrire de la poésie (à noter que si toutes les poésies n’ont pas de sens, certains poèmes en ont). Il faut donc élaborer un plan détaillé de l’histoire. De ce plan va émerger la trame, au sein de laquelle vont évoluer les idées, les évènements et les dialogues mentionnés dans le paragraphe précédent.

Le principal danger du schéma narratif réside dans le fait que, voulant faire trop original, vous risquez de faire complexe. L’originalité a le droit d’être synonyme de simplicité ! Il faut avoir l’esprit concis. Il faut épurer son âme. C’est un exercice difficile.

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Les personnages et les dialogues

Les personnages n’existent pas que dans vos mots. Il faut leur donner de l’ampleur, comme on vous l’explique par ici. Avec votre talent, au moment d’écrire un roman, vous transmettez au lecteur le sentiment d’une vie longue, d’un passé fourmillant d’histoires. Concernant les dialogues, il vous faudra faire preuve de synthèse, une fois de plus. Le risque, c’est de dire des choses inutiles. De la même façon qu’au cinéma, un dialogue sans intérêt ressemble à s’y méprendre à un cachet de Lexomil. Votre but, c’est d’éveiller l’attention, de chauffer, d’attiser, d’exciter, de tonifier de faire vibrer. Alors vibrez vous-mêmes !

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