En France, en 2012, ce sont 35% d’installations de moins qui ont été raccordées au réseau par rapport à 2011. Soit 800 mégawatts de puissance. Le solaire, qui jusque-là avait plutôt le vent en poupe, a subi un sévère coup de froid. Pourtant une source d’énergie intarissable, l’énergie solaire peine à s’installer durablement en France, malgré le potentiel de certaines régions du Sud et du Centre en matière d’ensoleillement. Pourquoi un tel manque d’intérêt ? Quels sont les obstacles au développement de l’énergie solaire ?
Les freins au développement de l’énergie solaire
Le solaire photovoltaïque (utilisé dans la production d’électricité) représentait en France presque la moitié des nouvelles installations de production électrique en 2014, contre 30% en Europe. Ainsi, 47 % des nouvelles installations en 2014, correspondent à des panneaux photovoltaïques, le reste étant des installations de type éolien. Pourtant, la quantité d’électricité raccordée au réseau est en baisse. Trois facteurs peuvent expliquer ce manque d’intérêt :
Un manque d’organisation
Foncièrement, le problème ne vient pas d’un manque de volonté, mais d’un problème de gestion. De nombreux appels d’offres et de projets d’installation de parcs et de fermes solaires sont entamés et approuvés mais n’aboutissent pas. Cela parce que le système de sélection des projets n’est pas adapté au marché actuel du photovoltaïque. L’instabilité du système d’appels d’offres dans l’énergie solaire photovoltaïque réside dans le fait que seul le marché des grandes centrales photovoltaïque arrive à maintenir de bon taux d’électricité raccordée.
La forte concurrence
Le marché de l’énergie solaire en Europe a encaissé un coup rude avec l’arrivée de la concurrence chinoise. Pékin n’aura mis que quelques années à s’imposer sur le marché, en proposant des panneaux solaires à des prix drastiquement bas par rapport aux tarifs alors en vigueur sur le marché européen, forçant par-là de nombreuses entreprises à déposer le bilan.
Un coût de rachat encore trop faible
Le coût de rachat de l’électricité raccordée est constamment en baisse avec une diminution de plus de 50 % depuis 2010 : de près de 60 centimes d’euro par kwh à 27 c€/kWh pour le marché résidentiel. Or le rachat de l’électricité photovoltaïque des particuliers par EDF est l’un des premières raisons qui font que les particuliers acceptent de tirer parti de leur toiture. Cet effondrement des prix de rachat ne favorise pas le raccordement dans les réseaux pour les marchés tels que celui du résidentiel pour les moyennes et grandes toitures. Autrement dit, les particuliers ne voient pas l’intérêt d’investir dans des panneaux solaires puisque les bénéfices seront encore inférieurs au prix d’achat.
Quel avenir pour le solaire ?
Actuellement, la capacité solaire est en surproduction au niveau mondial : 50 gigawatts par an produits pour 23 gigawatts consommés annuellement. Avec deux possibilités d’utilisation dans la production d’énergie, (thermique et photovoltaïque), le solaire a pourtant tout ce qu’il faut pour réussir. Les panneaux solaires sont un placement pourtant rentable, mais les aides et les subventions liés à leurs installations ne cessent de diminuer. En 2010, le gouvernement a accordé un crédit d’impôt important : dès 50 %, qui est descendu à 11% avant de disparaître complètement l’année d’après. Un potentiel qui n’a donc pas (encore ?) les moyens nécessaires pour être pleinement exploité, malgré les objectifs mis en place par le Grenelle de l’Environnement et la COP21. Reste à espérer que la COP22 changera la donne.