Mais qu’est-ce qu’il vous arrive ?! Qu’est-ce que c’est que cette affro qui vous pousse sur le crane ? Et ce pantalon ?! Plus large aux chevilles qu’aux hanches ! Ne vous inquiétez pas, c’est le disco qui vous colle à la peau, un peu comme votre chemise flashy d’ailleurs. Alors, c’est vrai, aujourd’hui, c’est plutôt électro, deep house, et techno parade. Mais, franchement, un petit retour dans les années 70, ça fait du bien !
Les premiers pas
A la fin des années 60 et au début de la décennie 70, les mouvements contestataires battent de l’aile, notamment l’utopie hippie qui voit dans la Guerre du Vietnam s’éteindre les derniers feux d’une société pacifique.
Désormais, la contestation passera par une musique aux apparences plus superficielle : le disco ! Sous des airs légers et dansants, la musique dico ne se prive pas de traiter de sujets sérieux : la sexualité, le monde de la nuit, mais met aussi en avant la culture noire-américaine.
La bougeotte s’invite sur les dance-floors : pas question de rester assis sans rien faire, il va falloir bouger ! Avec un rythme souvent très rapide – rarement en dessous des 120 battements par minute, cette musique s’affirme très vite comme centrée autour de la danse. Véritable croisement entre funk, soul et pop music, la musique disco met d’avantage en avant les performeurs et les spectateurs.
Entre dérision et androgynie
Dès les premières années de son apparition, la musique disco affiche clairement ses intentions : du spectaculaire et du groove ! Véritables génies du déguisement, les artistes de la scène disco en profitent pour faire passer un message.
Que ce soit les désormais célèbres Village People et leur dénonciation burlesque du macho américain de base ou les femmes du groupe Boney M en lingerie sexy et pendues au cou d’un maquereau triomphant, les performeurs invitent à réfléchir sur les fantasmes de la société américaine.
Musicalement, la musique disco rencontre succès phénoménal, notamment grâce aux Djs qui émergent de la scène underground – notamment à Philadelphie, et arrivent à faire danser toute une génération en remixant des titres funk ou soul afin de faire ressortir la partie rythmique. C’est ainsi que naissent les premières boucles rythmiques qui consistent à passer à outrance la même phrase de guitare ou le même rythme de basse pour laisser danser les spectateurs.
Le succès est tellement important que même les groupes de rock s’en inspirent, c’est ainsi que les Rolling Stones sortent en 1978 le titre « Miss You », calibré sur les rythmes disco et funk. Même Kiss, avec « I was made for loving you » , ou encore Rod Stewart et son « Da Ya Think I’m Sexy ? » surfent sur la disco vibe qui gagne l’Europe.
Une musique proche des mouvements homosexuels
Même si les sociétés conservatrices commencent à vaciller sous les nouvelles mœurs de cette génération du baby-boom, certains mouvements font toujours l’objet de persécution. C’est notamment le cas des homosexuels qui trouvent dans la musique disco une ambiance qui leur correspond.
D’abord très peu connu, la musique disco envahit d’abord les clubs les moins huppés mais qui règnent sur le monde de la nuit. C’est l’occasion pour nombre de jeunes de se retrouver dans un contexte bien moins policé et bien moins contraignant. Très vite, les homosexuels se retrouvent autour de cette musique haute en couleur et qui n’apporte aucune importance aux codes vestimentaires et aux mœurs fixées par la société.
Certains artistes de la musique disco deviennent ainsi de véritables icônes gays. Ainsi de la « Reine du Disco », alias Donna Summer, qui devient vite l’une des grandes figures du mouvement gay – ce qui est encore aujourd’hui source de débat…
Alors, sortez vos boules à facettes ! Le kitsch a du bon, on se tue à vous le dire !