La serie télé voit le jour dans les années 50 aux Etats-Unis et en Angleterre. La prise de l’Etat sur les productions audiovisuelles en France retarde un peu son apparition dans l’Hexagone. Mais ce format finit par faire son chemin jusque dans nos postes de télévision.
Aujourd’hui, les Français ne manqueraient pour rien au monde un épisode de leurs séries préférées. Eléments d’explication.
Une mécanique presque publicitaire
L’objectif du scénariste d’une serie télé est de captiver l’attention du spectateur. Il faut que ce dernier revienne voir les épisodes suivants pour connaître la suite de celui qu’il est en train de visionner. Cela correspond aux buts d’une publicité. Attirer l’œil, l’attention et l’intérêt du consommateur pour qu’il cultive le désir d’acheter et de posséder le produit.
Les cliffhangers ont par exemple été conçus pour les feuilletons, en particulier la serie télé. Il s’agit d’interrompre la narration au moment clé d’une intrigue afin de susciter un puissant sentiment d’attente chez le spectateur.
Faire vivre des émotions en ascenseur puis couper cette expérience à un moment inattendu est un mécanisme phare. Les professionnels de la pub se penchent d’ailleurs aujourd’hui sur la question. Ils développent progressivement des campagnes qui racontent des histoires pour vendre des produits.
L’amour français pour la serie télé anglophone
Les séries les plus regardées en France sont d’origine anglophones, américaines ou britanniques (visitez ce lien pour en savoir plus). Sur les écrans de salon, Mentalist, Les Experts, NCIS et The Big Bang Theory sont les plus visionnées. L’Hexagone fait figure d’exception à l’échelle européenne, puisque l’essentiel de nos voisins préfèrent regarder leurs propres productions.
Ainsi, en Italie Maria de Nazaret en première position. En Espagne il s’agit d’Aquila Roja, et en Allemagne de Tatort. Des crus nationaux donc, contrairement à notre pays où les préférences sont les mêmes qu’en Amérique.
On pourrait penser que c’est parce que la serie télé française est un genre plus mauvais. Néanmoins, les productions nationales dominaient les audiences avant 2007 et l’apparition des Experts (cliquez ici pour plus d’informations). De plus, les thématiques abordées par les créations à succès des autres pays d’Europe ne séduiraient pas en France.
Ce qui est frappant, c’est que les scénarios à succès sont basés sur une formule unique et répétitive. Les scripts travaillés tels que ceux de Game of Thrones, Dexter, The Walking Dead, Oz ou encore Westworld séduisent davantage sur internet que sur nos petits écrans.
Vers un renouveau des productions françaises ?
Les producteurs réfléchissent toujours à de nouveaux moyens de séduire l’audience avec des séries franco-françaises. Plus belle la vie connaît par exemple un franc succès parmi son public, mais ne parvient pas à élargir celui-ci (à découvrir sur ce site). Elle offre néanmoins à la ville de Marseille une vitrine assez artistique.
La solution réside peut-être dans une revalorisation des méthodes de production. Quand le budget par épisode alloué à Plus belle la vie n’excède pas les 85 000 euros, certains titres tels que Braquo ou Tunnel peuvent attendre 1,5 à 2 millions d’euros.
Les formats ont aussi leur importance. De nombreux foyers regardent quotidiennement des petits formats tels que Nos chers voisins ou Scènes de ménage. Cette mode a été relancée par Un gars une fille, Kaamelott, ou encore Caméra café.
La présence française à l’international est par ailleurs en cours d’expansion. Des productions nationales se font racheter par des chaînes européennes et semblent satisfaire les spectateurs. L’essor des coproductions type Crossing Lines ou Borgia participe à ce phénomène.
On peut donc espérer d’ici quelques années un renouveau de la patte française, qui séduira aussi bien le public résident que les pays étrangers.